Ce mercredi 1er novembre, les gouvernements canadien et québécois ont publié leur plan d'immigration pour les prochaines années.
Découvrez comment les mesures annoncées s’inscrivent dans les objectifs fédéraux et provinciaux.
DES SEUILS D’IMMIGRATION PERMANENTE PLAFONNÉS
Le Canada a accueilli en 2023 près de 470 000 résidents permanents. Il maintient son objectif d’atteindre 485 000 résidents permanents pour l’année 2024, et 500 000 pour les années 2025 et 2026.
Le gouvernement reconnaît l'importance cruciale de l'immigration permanente, tout en étant conscient des défis qu'elle pose, notamment en matière de capacité d'accueil, de logement et d'infrastructures.
De son côté, Québec a annoncé maintenir le quota annuel de résidents permanents à 50 000 pour les années 2024 et 2025. La province n'a pas souhaité s’avancer sur les prévisions pour 2026. Elle préfère évaluer pour l’instant l'impact des mesures mises en place sur une période de deux ans.
LES OBJECTIFS ANNONCÉS AU NIVEAU FÉDÉRAL
Pour répondre aux enjeux de l’économie canadienne, le gouvernement a établi divers objectifs d'immigration pour les prochaines années.
FAVORISER L’IMMIGRATION ÉCONOMIQUE
Parmi les 485 000 nouveaux résidents permanents annoncés en 2024, 281 135 ressortissants seront issus de l'immigration économique. Cela représente un total de 58.5% du total des admissions permanentes.
Le gouvernement prévoit que la part de l'immigration économique dépassera le seuil des 60% en 2025 et 2026.
SOUTENIR LA FRANCISATION HORS QUÉBEC
À travers son plan d’immigration, le gouvernement fédéral exprime également sa volonté d’augmenter progressivement la cible de résidents permanents francophones installés en dehors du Québec. Ils représentaient en 2022, 4,4% des résidents permanents.
L’objectif est d’atteindre 6% de résidents permanents francophones en dehors de la province du Québec en 2024, 7% en 2025 et 8% en 2026.
LES MESURES ADOPTÉES AU QUÉBEC
La planification de l’immigration au Québec vise à répondre à deux objectifs principaux : pallier la pénurie de main-d’œuvre et soutenir la francisation, en faisant de l’immigration la solution pour contrer le déclin du français dans la province.
Les mesures annoncées par le Premier ministre québécois François Legault et la ministre de l’Immigration Christine Fréchette englobent à la fois l’immigration permanente et temporaire.
CHANGEMENTS POUR LES RÉSIDENTS PERMANENTS
En plus de l'objectif des 50 000 admissions permanentes anuelles, le Québec a dévoilé plusieurs mesures. Celles-ci visent principalement à favoriser la francisation parmi les résidents permanents.
LE FRANÇAIS DEVIENT OBLIGATOIRE POUR LA RÉSIDENCE PERMANENTE
Jusque-là, la connaissance du français permettait d'accumuler des points supplémentaires pour la résidence permanente dans la province. Tel qu’il avait été précédemment annoncé, elle sera désormais exigée pour toutes les voies d’accès au Québec.
Les ressortissants étrangers demandant la résidence permanente au Québec devront prouver leurs aptitudes en français. Afin d'obtenir leur Certificat de Sélection du Québec, un score minimal est exigé.
Le score minimum à l’oral est de 5 s’ils possèdent des qualifications manuelles ou intermédiaires. Il s'élève à 7 s’ils possèdent des compétences plus élevées.
LA MISE EN PLACE DU VOLET « DIPLÔMÉ » DU PROGRAMME DE L’EXPÉRIENCE QUÉBÉCOISE
Le seuil annoncé de 50 000 résidents permanents admis annuellement ne s'applique pas aux personnes admissibles au volet « diplômé » du Programme de l’Expérience Québécoise. Il s’agit d’une catégorie distincte de ressortissants qui pourront obtenir la résidence permanente de manière continue.
Ce volet cible les étudiants étrangers diplômés d’un programme dispensé en français dans un établissement québécois.
Selon le Premier ministre et la ministre de l’Immigration, les étudiants étrangers francophones diplômés au Québec représentent des candidats idéaux pour la résidence permanente.
LES NOUVELLES MESURES POUR LES RÉSIDENTS TEMPORAIRES
Le Québec compte 470 976 résidents temporaires, parmi lesquels 43% détiennent un permis de travail.
Afin d’inverser le déclin du français dans la province, de nouvelles exigences linguistiques seront désormais imposées aux immigrants temporaires sous le Programme des Travailleurs Étrangers Temporaires.
Pour obtenir un Certificat d'Acceptation du Québec après trois ans d'emploi au Québec, ces travailleurs devront effectuer un test de français. Un niveau minimum de 4 à l'oral sur l’Échelle québécoise des niveaux de compétence sera requis. Il s’agit du dernier niveau débutant de cette échelle.
Cette obligation ne concernera cependant pas les travailleurs agricoles.
Ainsi, 35 000 travailleurs devraient être soumis à l’obligation de repasser un test de français s’ils veulent renouveler leur permis de travail.
Les employeurs ayant recours au PTET devront également soutenir les efforts de francisation des travailleurs étrangers temporaires. Il s'agira par exemple de leur fournir des services d'apprentissage du français sur leur lieu de travail.