Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre toujours plus présent au Québec, le Conseil du Patronat du Québec (CPQ) a récemment publié un Livre Blanc. Ce dernier présente en détail cet enjeu, et propose des solutions.
Le contexte
D’abord causée par le vieillissement de la population, la crise sanitaire qui a débuté en 2020 a fortement influencé le marché de l’emploi au Québec. L’immigration au Canada a également pâti de la pandémie, réduisant considérablement le nombre d’expatriations.
La fermeture de nombreuses entreprises a causé une redirection des travailleurs vers d’autres secteurs d’activité. Cela cause aujourd’hui un nombre élevé de postes vacants, dans de nombreux secteurs, au Québec et dans le pays en général.
Bien que des mesures aient été annoncées et mises en place par le gouvernement, notamment une hausse de 4,1% des emplois entre 2020 et 2021, le CPQ estime que cela reste insuffisant et inégal. Le CPQ remarque notamment de ces emplois concerne davantage certaines catégories, comme les petites entreprises ou les individus diplômés d’université.
Le CPQ s’est alors intéressé à cet enjeu économique, qui touche le Québec depuis plus de deux ans. Le livre blanc sur l'immigration présente alors cette problématique et les solutions qu'il propose pour y remédier.
Les solutions proposées par le CPQ
À partir de son analyse de la situation, le CPQ a établi 18 pistes d’amélioration. Apparaissant comme une des solutions principales à ce problème, ces pistes sont toutes tournées autour de l’immigration, et de l’intégration des nouveaux arrivants.
Dans une volonté de faciliter et favoriser l’insertion des immigrants au Canada, le CPQ propose des solutions tournées autour de l’immigration permanente, des travailleurs temporaires, des étudiants étrangers et de la connaissance du français.
L’immigration permanente
Avec déjà plus de 108 000 résidents permanents admis au Canada sur les premiers mois de 2022, le pays a volonté d'accueillir un total de 431 000 nouveaux résidents au cours de l'année. Pour ce qui concerne l’immigration permanente, le CPQ propose de :
- Faciliter l’acquisition de la Résidence Permanente pour les emplois de catégories C et D grâce à des passerelles dans le Programme de l’Expérience Québécoise;
- Flexibiliser le Programme Régulier des Travailleurs Étrangers Temporaires;
- Rendre la reconnaissance des compétences et des acquis plus accessible pour les travailleurs internationaux;
- Remettre certains programmes destinés aux investisseurs en vigueur;
- D’augmenter les quotas de personnes immigrantes lors de la Planification pluriannuelle de l’immigration des années 2023 à 2025. Le but proposé est d’atteindre les 80 000, voire 100 000 immigrants au cours de cette période.
Les travailleurs temporaires
Cette catégorie représente une part importante de l’immigration au Canada, qui apparait d'autant plus nécessaire aujourd'hui. Voici alors ce que le CPQ propose :
- Appliquer sur le long terme la mesure temporaire visant à augmenter à 30% la capacité d’embauche de travailleurs étrangers à bas salaire, pour les secteurs prioritaires;
- Envisager un permis de travail « multi-employeurs » pour les travailleurs étrangers temporaires en région;
- Accélérer le développement du programme « employeurs de confiance »;
- Rendre les EIMT anonymes;
- En fonction du marché du travail, intégrer des professions C et D dans le processus de traitement simplifié;
- Revoir l’organisation pour ce qui concerne le traitement des EIMT d’EDSC et du MIFI.
Les étudiants internationaux
Les étudiants étrangers représentent eux aussi une partie importante de l’immigration temporaire au Québec. La crise sanitaire ayant fortement impacté leurs venues, nous en comptions 44 000 au sein de la Province en 2020, contre 250 000 en 2019.
Le CPQ propose ainsi :
- D’accroître la capacité d’accueil des étudiants internationaux et faciliter leur intégration.
- De coordonner les exigences au niveau du Gouvernement du Canada et des provinces pour faciliter les demandes.
- D’encourager les échanges d’étudiants et de stagiaires entre les universités partenaires de la Francophonie internationale.
La maîtrise nécessaire du français
Le Québec étant une province francophone au Canada, la maîtrise du français est un atout non négligeable pour ce qui concerne l’insertion des individus. Pour faciliter leur intégration, le CPQ suggère :
- D’envisager de baisser l’exigence du français de niveau 7 dans le cadre de l’obtention d’un CSQ;
- D’ajuster la pertinence des cours de francisation au domaine de l’individu;
- De prioriser l’expatriation des adultes maîtrisant déjà le français;
- D’ajuster le test de français au français parlé au Québec.
L’immigration économique apparait comme une solution à la pénurie de main-d’œuvre présente au Québec. Le CPQ propose donc ces améliorations afin d’optimiser l’immigration des travailleurs et des étudiants au Québec.
Le présent article vise uniquement à partager les recommandations et la position du CPQ vis-à-vis de la pénurie de main-d’œuvre.Sa dernière mise à jour date du 17 mai 2022.