IRCC (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada) l’a confirmé dans la semaine, ses nouveaux serveurs pourront supporter un surplus de trafic sur son site, généré par l’élection américaine. Cette réponse des autorités fait écho à la situation vécue en 2016, lorsque le site d’IRCC était « tombé », à la suite de l’annonce de l’accession de Donald Trump au pouvoir.
Élections américaines et immigration au Canada : quel rapport ?
Le rapport n’est pas juridique : le Canada et les États-Unis ont des politiques migratoires distinctes et souveraines. Pourtant, l'agitation qui entoure l'élection du prochain président américain crée un effet d’engouement immédiat pour le Canada.
Un intérêt : pour qui ?
Plusieurs groupes de personnes vont regarder du côté du Canada, en fonction de l’évolution de la situation aux États-Unis, et en anticipant les politiques migratoires futures.
C’est d’abord le cas des immigrants temporaires aux États-Unis, titulaires d’un permis de travail ou d’études, qui vont craindre d’avoir à surmonter plus d’obstacles pour soit renouveler un statut, soit accéder à la résidence permanente.
Dans le même ordre d’idée, les entreprises américaines, faisant face à une pénurie de main d’œuvre et recrutant massivement des talents à l’international, peuvent appréhender que les démarches administratives d’obtention de permis de travail ne se compliquent et rendent de plus en plus difficile l’embauche de ressortissants étrangers et leur maintien en emploi.
L’engouement pour le Canada peut aussi naitre chez des candidats à l’immigration. Au moment du choix de leur futur pays de résidence, beaucoup seront enclins d’entamer des démarches vers un pays ouvertement accueillant envers les immigrants. Le Canada, dont les autorités ont réitéré la volonté d’accueillir toujours plus d’immigrants malgré la pandémie fait ici figure de bon élève. Ainsi, le Ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, l’honorable Marco E. L. Mendicino a-t-il déclaré, dans le dernier Rapport annuel au Parlement sur l’immigration :
« Alors même que nous nous adaptons au défi extraordinaire que représente la pandémie de la COVID-19, nous ne pouvons pas perdre de vue les énormes avantages que l’immigration représente pour notre prospérité et notre mode de vie. Les nouveaux arrivants apportent leur patrimoine et leur culture, mais aussi leurs talents, leurs idées et leurs perspectives ».
L’honorable Marco E. L. Mendicino, Rapport annuel au parlement sur l'immigration 2020
Le Canada est-il à la hauteur de l’intérêt suscité auprès de futurs immigrants ou d’immigrants actuellement aux États-Unis ?
Absolument ! On peut lire dans le même rapport que l’immigration au Canada a atteint des chiffres records en 2019, avec 341 000 nouveaux résidents permanents admis. En matière d'immigration temporaire, 402 000 permis d’études et 404 000 permis de travail ont été émis. La volonté des autorités fédérales est là pour augmenter les seuils d’immigration.
En parallèle, le Canada a mis en place, au cours des dernières années, des politiques d’attraction des talents efficaces. Le Canada a par exemple lancé, depuis 2017, sa stratégie en matière de compétences mondiales, laquelle permet aux entreprises canadiennes de faire venir, par un processus simplifié et accéléré, une main d’œuvre hautement qualifiée. L’attrait des entreprises est d’autant plus significatif que l’accès à la résidence permanente pour leurs recrues sur permis de travail, dans les provinces anglophones, est ouvert à grand nombre de travailleurs qualifiés après une seule année d’emploi au Canada. Envolés donc les problèmes de renouvellement de permis de travail !
L’Entrée express offre une voie d’accès directe et rapide aux candidats étrangers souhaitant s’établir au Canada sur une base permanente, et ce en première intention. Basé sur un système de points établis en fonction de critères objectifs tels que l’âge, la formation académique, l’expérience professionnelle, il est facile de connaître son éligibilité et de décider alors de se lancer dans l’aventure. Le processus de traitement de la demande, une fois l’application pour la résidence permanente soumise, prend environ 6 mois.
L'analyse de Me Natacha Mignon
Les options existent donc pour immigrer durablement au Canada ou pour venir y travailler, sur l’offre d’un employeur, et d’embrasser une vie en Amérique du Nord, afin d’y vivre en français ou en anglais.
Par Me Natacha Mignon, Avocate Associée chez Immétis
Franco-canadienne, Me Natacha Mignon est avocate dans le domaine de l’immigration d’affaires et de la mobilité internationale au Canada. Elle accompagne au quotidien des ressortissants étrangers du monde entier dans toutes leurs démarches pour d'immigration.
Le présent article porte sur une actualité récente, susceptible d’évoluer rapidement. Sa dernière mise à jour date du 5 novembre 2020.