Au premier trimestre 2022, selon les données de Statistique Canada, près d’un million de postes étaient à pourvoir au Canada. La Belle Province recensait 224 370 de ces postes, pour 190 000 demandeurs d’emploi. Un déséquilibre illustrant la situation de pénurie de main-d’œuvre qui affecte l’économie de la province.
En réponse à leurs besoins de travailleurs, de plus en plus d’employeurs québécois envisagent la piste du recrutement à l’international. Mais nombreux sont ceux ne sachant pas par où commencer.
Retrouvez dans cet article cinq étapes clés pour vous lancer sereinement.
1- Définir ses besoins avec soin
La possibilité de se tourner vers l'international
Avant de commencer toute démarche de recrutement à l’étranger, il convient de définir avec précision ses besoins.
Quels sont les postes à combler ? Sous quels délais ces postes doivent-ils être pourvus ? Quels sont les candidats recherchés ?
La réponse à ces questions va déterminer la possibilité pour un employeur de se tourner vers l’international. Si les besoins en main-d’œuvre sont immédiats, le recrutement en local sera certainement à privilégier.
En revanche, lorsque les besoins en main-d’œuvre peuvent être anticipés, en accord avec un cycle de production ou un pic d’activité, le recrutement de travailleurs étrangers temporaires peut s’avérer être une piste à explorer sérieusement.
Les pistes à suivre
Une fois les besoins affinés, plusieurs pistes sont à considérer :
- L’entreprise a-t-elle la possibilité de transférer des talents d’une branche ou filiale ?
- A-t-elle des liens à l’international, qui pourraient lui permettre d’identifier des travailleurs prêts à venir au Canada ?
- Peut-elle être accompagnée pour identifier de nouveaux bassins de candidats ?
Plusieurs pistes sont à considérer, en accord avec la situation de l’entreprise, et l’effort qu’elle souhaite mettre dans ses activités de recrutement.
Définir un budget alloué au recrutement à l’international
Les coûts associés à un recrutement à l’international peuvent s’avérer plus importants que ceux d’un recrutement en local. L’accompagnement par un professionnel, les frais afférents aux démarches d’immigration, ou encore le temps humain alloué à ces actions peuvent s’avérer importants.
Une bonne pratique consiste à déterminer un budget à allouer à ces activités, pour définir une stratégie en adéquation.
Enfin, toute entreprise souhaitant recruter à l’international devrait définir les délais qu’elle est prête à supporter pour ces démarches. La combinaison de l’ensemble de ces besoins va définir une orientation stratégique, et des bassins de recrutement cibles
À titre d’exemple, les ressortissants de certains pays ayant conclu un accord de mobilité avec le Canada peuvent bénéficier de programmes de permis de travail dont les délais officiels n’excèdent pas deux mois. Si les besoins en main-d’œuvre sont urgents, il peut être pertinent de cibler prioritairement ces bassins de candidats.
2- Choisir les bons outils
Une fois l’orientation stratégique définie, la question des outils pour la mettre en œuvre se pose.
Le recrutement à l’international sera-t-il externalisé à un prestataire ? Assumé à l’interne ? Partiellement externalisé ?
La principale difficulté du recrutement à l’international tient dans la capacité à faire connaitre son entreprise et attirer des candidats au sein de nouveaux bassins.
Si des agences de recrutement dédiées à l’international existent, d’autres alternatives peuvent être envisagées, telles que des plateformes d’emploi spécialisées.
À titre d’exemple, la plateforme Immijob permet aux employeurs québécois d’y diffuser leurs offres d’emploi auprès de bassins de talents qualifiés, souhaitant immigrer au Québec. Selon leurs besoins, les offres peuvent également être diffusées sur des sites d’emploi locaux et/ou spécialisés. En addition, les candidats sont prévalidés en matière d’immigration, pour assurer leur éligibilité à un ou plusieurs programmes de permis de travail.
À noter : au Québec, les agences de recrutement ou de placement de personnel doivent nécessairement obtenir un permis d’exercice, délivré par la CNESST.
3- Ne pas faire preuve de précipitation
Dans une situation de pénurie de main-d’œuvre, il peut être tentant d’embaucher rapidement un candidat qui semble correspondre à ses besoins.
Le recrutement d’un travailleur étranger nécessite toutefois des démarches préliminaires, avant de pouvoir effectivement lui faire une offre d’emploi.
Les possibilités d’immigration constituent le premier élément déterminant. Un candidat étranger qui ne serait pas éligible à l’obtention d’un permis de travail ne pourrait ainsi aucunement travailler pour une entreprise au Québec.
Ensuite, les démarches d’immigration à prévoir pour l’obtention d’un permis de travail sont à anticiper. De même que les délais sous lesquels le travailleur est prêt à s’installer au Québec.
Enfin, pour les raisons ci-haut, il convient de ne pas s’engager sur une date de prise de poste de manière trop préliminaire.
4- Définir le programme d'immigration adéquat
Avec l’identification du candidat idéal viennent les enjeux d’immigration.
Quel que soit le projet, un ressortissant étranger a besoin d’un statut pour travailler au Canada y compris pour effectuer un stage ou un essai.
La règle générale pour obtenir un permis de travail au Canada est de faire la preuve que l’embauche du ressortissant étranger n’aura pas d’impact sur le marché du travail local.
Cette procédure s’appelle une demande d’Étude d’Impact sur le Marché du Travail (EIMT). Au Québec, elle s’effectue conjointement avec une demande de Certificat d’Acceptation du Québec (CAQ). Une fois l’EIMT et le CAQ positifs émis, le travailleur étranger peut demander un permis de travail.
Il existe toutefois de nombreuses exceptions à cette règle générale, notamment la possibilité pour certains ressortissants éligibles de solliciter directement un permis de travail.
Pour définir la ou les options d’immigration envisageables, il faut notamment considérer :
- La nationalité et l’âge du candidat ;
- Son expérience professionnelle et son éducation (diplômes obtenus) ;
- L’offre d’emploi qui lui est faite au Canada (profession et niveau de salaire offert).
L’ensemble de ces critères vont définir le programme de permis de travail le plus adéquat, de même que les délais et coûts associés.
5- Anticiper la rétention des travailleurs étrangers
Une fois les travailleurs étrangers en poste, et intégrés, leur rétention est un élément à ne pas négliger.
Selon la voie d’immigration choisie, un permis de travail est généralement valide pour une durée de 24 ou 36 mois. Si un permis de travail peut être renouvelé, cela ne se fait pas de manière automatique.
Il est de responsabilité de l’employeur de veiller à ne pas embaucher de travailleur étranger temporaire en situation irrégulière, et de celle du travailleur de s’assurer de conserver un statut d’immigration valide en tout temps. Ce dernier aura toutefois besoin du soutien de son employeur pour renouveler son permis.
Pour assurer un suivi efficace de leur main-d’œuvre étrangère, les employeurs doivent s’assurer de disposer d’une copie du permis de travail de leurs travailleurs.
Par la suite, une bonne pratique consiste à disposer d’un tableau de suivi des travailleurs sous permis de travail, pour anticiper tout renouvellement. Les démarches de renouvellement de permis de travail devraient être entamées au moins six mois avant l’expiration du permis.
Franchir le pas du recrutement à l'international
Le recrutement à l’international doit être considéré comme l’une des solutions à la pénurie de main-d’œuvre, en addition d’autres réponses telles que la formation ou la requalification des employés.
Également, cette solution ne devrait pas être considérée comme le dernier recours, mais bel et bien être intégrée à une stratégie globale de recrutement et d’attraction des talents.
Chez Immétis, nos professionnels commencent par définir avec précisions vos besoins, pour définir une stratégie d’immigration adaptée. Une fois votre candidat identifié, via des plateformes telles qu’Immijob.com ou via d’autres moyens, nous vous accompagnons dans la préparation clé en main de la demande de permis de travail.
Pour évaluer vos besoins, contactez nos professionnels.