juin 10, 2020
Ne ratez pas votre entrée comme visiteur commercial
Le visiteur d’affaires ou visiteur commercial, à la différence du travailleur temporaire, n’a pas besoin de permis de travail pour ses activités au Canada.
La tentation peut donc exister pour un ressortissant étranger, que ce soit pour s’éviter des démarches ou par méconnaissance des règles de l’immigration, de demander son admission au Canada comme visiteur commercial plutôt que comme travailleur.
Cette façon de faire est à proscrire ! Afin d’éviter tout risque de travail illégal au Canada et les conséquences s’y rattachant.
Comment reconnaître le statut de visiteur d’affaires ?
Le site d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada définit ce qu’est un visiteur d’affaires.
En voici les grandes lignes :
- Le travailleur étranger ne doit pas avoir l’intention d’entrer dans le marché du travail canadien. C’est à dire notamment qu’il ne doit pas avoir de revenus tirés d’un emploi au Canada).
- L’activité qu’il exerce doit être de portée internationale.
- Dans la majorité des cas, le ressortissant étranger demeure à l’emploi d’un employeur étranger puisque demeurent situés à l’étranger :
- sa principale source de rémunération;
- son principal établissement;
- le lieu où son employeur réalise des bénéfices.
Il va donc sans dire qu’un employeur ne doit pas permettre à un ressortissant étranger, qui est entré au Canada comme visiteur d’affaires, d’effectuer un essai ou une formation, tant que ce dernier n’aura pas un permis de travail en main, cela même si l’essai est à titre gratuit ou bénévole.
Il faut garder à l’esprit que la notion de travail est entendue de façon large par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, qui la définie comme toute « activité qui donne lieu au paiement d’un salaire ou d’une commission, ou qui est en concurrence directe avec les activités des citoyens canadiens ou des résidents permanents sur le marché du travail au Canada ». Le fait que le travail ne soit pas rémunéré n’est donc aucunement un gage qu’un permis de travail n’est pas requis.
Vous pouvez en apprendre davantage sur la notion de visiteur commercial en cliquant ici. Pensez aussi que si vous êtes ressortissant européen, l’accord CETA offre un cadre assoupli aux visiteurs commerciaux.
Recommandations pratiques
Une admission en tant que visiteur d’affaires ne requiert pas, par définition, de permis de travail. Il n’en demeure pas moins que le ressortissant sera avisé de préparer son entrée au Canada adéquatement et d’apporter avec lui la documentation nécessaire pour bien expliquer la nature des activités au Canada et la raison de son séjour.
Ainsi, il s’assurera au préalable qu’il peut demander son admission comme tel au poste frontalier, ou, en cas de doute, via une opinion préliminaire auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Si tel est le cas, et en fonction de sa situation, il pourrait être avisé d’apporter avec lui :
- Un CV à jour
- La copie de toute adhésion professionnelle, le cas échéant;
- La copie des contrats existant entre sa société étrangère et la société Canadienne qui l’accueille;
- Une lettre d’invitation de la société Canadienne
En cas de doute sur la nature de votre séjour, consultez les autorités canadiennes ou un professionnel pour éviter toute situation illégale. Et, n’oubliez pas que pendant la fermeture des frontières liées à la pandémie en 2020, l’entrée au Canada n’est pas possible pour les visiteurs commerciaux.
Par Me Natacha MIGNON, Avocate Associée