décembre 3, 2025

Entrepreneurs et chefs d’entreprise : avez-vous pensé à embaucher un repreneur issu de l’immigration pour la relève ? 

Vous avez consacré des années à bâtir votre entreprise. Mais lorsque vient le moment de passer le flambeau, la question de la relève devient cruciale. Que faire si aucun membre de votre famille ou votre entourage n’est disponible ou n’a d’intérêt pour reprendre le fruit d’années de travail ?

Le repreneuriat : une option stratégique  

Les repreneurs externes sont synonyme d’« inconnu », ce qui peut susciter des inquiétudes quant à leur capacité à poursuivre l’activité de votre compagnie.

Embaucher un immigrant francophone, sous permis de travail, peut constituer une option intéressante pour préparer la relève. Pourquoi ? 

Tout d’abord, cela permet d’élargir le bassin de candidats qui seraient susceptibles de reprendre votre entreprise, en rapport des candidats locaux. Cette approche permet : 

  • De renforcer votre confiance dans le processus de relève ;
  • De vous assurer qu’il d’un repreneur motivé et compétent pour prendre la suite ;
  • De le former à la gestion de votre entreprise, tout en transmettant les valeurs de cette dernière ;
  • D’assurer une transition harmonieuse sans rupture grâce aux options d’immigration qui s’offrent aux immigrants francophones avec un projet de repreneuriat au Québec.

En plus de se familiariser avec vos méthodes de travail, vos clients, vos partenaires, et plus globalement, votre entreprise, cette option laisse plusieurs mois au candidat repreneur pour finaliser pleinement l’acquisition de votre compagnie.  

Prenons un exemple de parcours possible, dans sa version simplifiée : 

  1. Prise de contact : un entrepreneur francophone manifeste son intérêt pour votre entreprise pour son domaine d’expertise. Vous échangez avec lui. 

À savoir : Repreneuriat Québec (anciennement CTEQ-Centre de transfert d’entreprise du Québec) met en contact les vendeurs et les repreneurs d’entreprises au Québec.

  1. Entente et démarches : si le projet semble viable, consultez des professionnels en immigration pour connaitre les options qui s’offrent pour votre entrepreneur francophone pour venir au Québec. 
  1. Intégration progressive : le repreneur arrive au Québec arrive avec un permis de travail – à votre emploi – pour assurer la transition et entreprendre les démarches d’acquisition. Dans une perspective d’immigration, ce dernier doit également être accompagné par un organisme agréé en accompagnement au repreneuriat. (ex : Repreneuriat Québec)

Parcours d’immigration et démarches possibles pour employer un futur repreneur sous permis de travail. Exemple : établissement d’hébergement à reprendre au Québec, dans la région du Saguenay.

Première étape : accord et proposition d’embauche

Vous et votre potentiel futur repreneur vous entendez sur une offre d’emploi pour le poste de Directeur des services d’hébergement. Votre futur repreneur sera rémunéré plus de 34,62 $/h.

Il s’agit d’un poste qualifié, rémunéré au-delà du salaire médian de la province au Québec. Pour obtenir un permis de travail, une Étude d’Impact sur le Marché du Travail est requise, incluant 30 jours d’affichage de poste.

Deuxième étape : démarches pour l’EIMT

Le 1er mars, vous lancez les démarches. Le 31 mars, le délai minimal de 30 jours d’affichage est atteint. Vous pouvez alors soumettre la demande d’EIMT, que vous aurez préparée durant les 30 jours d’affichage, et soumettre également une demande de Certificat d’Acceptation du Québec (CAQ) pour votre travailleur.

Le 1er avril, vous soumettez la demande d’EIMT/CAQ. Attention, les affichages doivent rester actifs durant tout le traitement de la demande.

Il faut compter environ 4 à 5 mois de traitement.

Troisième étape : démarches pour le permis de travail

Le 1er août, vous recevez une décision positive quant à la demande d’EIMT/ CAQ. Une EIMT positive ou neutre vous est alors délivrée. Votre travailleur dispose de six mois pour présenter sa demande de permis de travail.

Deux options s’offrent alors à lui :

  • Présenter sa demande de permis de travail en ligne, depuis son pays de résidence. S’il s’agit de la France, il faut compter environ 2 mois de traitement.
  • Présenter sa demande directement en arrivant à la frontière, s’il s’agit d’un ressortissant exempté de visa. Cela permet de réduire les délais de traitement.

Si le repreneur est accompagné d’un ou d’une conjoint.e, le ou la conjointe pourra obtenir un permis de travail ouvert d’une durée identique, si la demande est présentée conjointement. Cela est possible uniquement du fait que le demandeur principal occupe un poste qualifié.

Le repreneur obtiendra un permis de travail d’une durée de trois ans.

Quatrième étape : arrivée et prise de poste

En supposant que le repreneur présente sa demande de permis de travail en ligne, et qu’il le fait dès la réception de l’EIMT/CAQ, l’installation au Canada et la prise de poste pourraient se faire dès les mois d’octobre ou novembre.

Cinquième étape : transition, et offre d’acquisition

Pour prétendre à l’obtention d’un Certificat de Sélection du Québec (CSQ) sous les programmes pour Gens d’Affaires, volet repreneuriat, le travailleur/repreneur devra avoir finalisé l’acquisition de l’entreprise.

Un autre des critères est de justifier d’un minimum de 24 mois en emploi au Québec au moment de présenter la demande. Cela vous laisse donc une période d’au moins 24 mois pour assurer la transition.

Sixième étape : pour le repreneur

Une fois que le repreneur répond aux critères, pour déposer une demande de CSQ dans le cadre du programme Gens d’affaires – Volet Entrepreneurs profil – Entreprise acquise, il pourra présenter sa demande. Les délais de traitement varient de quelques semaines à plusieurs mois. Une fois le CSQ obtenu, sa demande de résidence permanente devra être déposée auprès des autorités fédérales.

En conclusion

Ce parcours de relève demande une planification et plusieurs mois de préparation, mais il offre une transition simplifiée et une pérennité pour votre entreprise.

Apprenez en plus sur le volet : Reprendre une entreprise au Québec : le repreneuriat, une voie stratégique vers la résidence permanente

Vous vous posez des questions sur le volet du repreneuriat ? Ou sur des questions d’immigration pour vos travailleurs étrangers temporaires ?

Contactez nos professionnels disponibles pour répondre à vos questions et vous expliquez les options qui s’offrent à vous.

L’utilisation du masculin vise uniquement à alléger le texte.
Photo de Louis Dupressoir sur Unsplash
Le présent article contient de l’information générale en matière d’immigration, vise à en vulgariser les termes et ne constitue en aucun cas un avis juridique. Pour obtenir un avis juridique complet, contactez nos professionnels.
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