Mise à jour sur l’immigration : prévisions au Canada et au Québec
Quels sont les points à retenir ?
Les grandes lignes des nouvelles prévisions en immigration pour les prochaines années au Canada et au Québec sont désormais connues. Elles concernent à la fois les résidents temporaires, les résidents permanents et les mesures à venir qui influenceront les politiques en matière d’immigration.
Au palier fédéral
Le gouvernement du Canada a dévoilé, dans le budget fédéral 2025 présenté le 4 novembre, les grandes lignes du Plan des niveaux d’immigration 2026-2028. Ce plan précise les objectifs en matière d’admissions de résidents temporaires et permanents.
Ces nouvelles cibles sont détaillées dans le Rapport annuel au Parlement sur l’immigration 2025, publié à la suite.
Immigration temporaire
Le gouvernement fédéral prévoit une réduction significative du nombre de nouveaux résidents temporaires. Faits saillants :
- Réduction de 43 % des cibles pour 2026 par rapport au plan précédent pour l’année 2026 ;
- Réduction de 25 % pour 2027 et 2028 par rapport au plan précédent pour l’année 2027 ;
Ces réductions induisent une diminution de 60 % du nombre de nouveaux étudiants internationaux.
La réduction des cibles d’admissions de nouveaux résidents temporaires en rapport du précédent plan des niveaux d’immigration est détaillée ci-après :
| 2025 | 2026 | 2027 | 2028 | ||
| Ancien plan des niveaux d’immigration de 2025-2027 (sorti en 2024) | Total | 673 650 | 516 600 | 543 600 | |
| Travailleurs | 367 750 | 210 700 | 237 700 | ||
| Étudiants | 305 900 | 305 900 | 305 900 | ||
| Nouveau plan des niveaux d’immigration de 2026-2028 (sorti en 2025) | Total | 385 000 | 370 000 | 370 000 | |
| Travailleurs | 230 000 | 220 000 | 220 000 | ||
| Étudiants | 155 000 | 150 000 | 150 000 |
Immigration permanente
Les cibles d’admission de nouveaux résidents permanents sont maintenues à 380 000 par année pour la période 2026-2028. Cette décision annule la baisse prévue à 365 000 en 2027, dans le précédent Plan des niveaux d’immigration 2024-2026, et marque une réduction par rapport à la cible de 2025, établie à 395 000.
En parallèle, une nouvelle mesure vise à accélérer la transition vers la résidence permanente : en 2026 et 2027, jusqu’à 33 000 travailleurs titulaires d’un permis de travail pourront bénéficier de cette mesure. Davantage de détails sont à venir.
Par ailleurs, la part de l’immigration économique augmentera, passant de 59 % à 64 %. À noter que le Québec détermine lui-même ses seuils pour cette catégorie.
L’immigration économique exclut le regroupement familial, les réfugiés et personnes protégées, ainsi que les admissions pour motifs humanitaires et autres considérations.
Immigration francophone hors Québec
La cible d’admission pour les résidents permanents d’expression française hors Québec, fixée à 6 % pour 2024, devait atteindre 8 % d’ici 2026 selon le rapport de 2024. Finalement, cette précédente cible a été dépassée pour atteindre 7,2 % en 2024.
À partir de 2026, les nouvelles cibles pour les immigrants francophones à l’extérieur du Québec seront de 9 %, puis 9,5 % en 2027 et 10,5 % en 2028. Soit une tendance qui confirme la volonté du Canada d’attirer davantage de francophones en dehors de La Belle Province et qui vient réaffirmer les opportunités dont bénéficient les francophones sous le programme de l’Entrée express.
Au palier provincial
Le gouvernement du Québec a présenté et publié le 6 novembre, La planification de l’immigration au Québec pour la période 2026-2029. Ce plan précise les objectifs en matière d’admissions de résidents temporaires et permanents.
Immigration temporaire
Le gouvernement du Québec prévoit une réduction du nombre de nouveaux résidents temporaires. Fait saillant :
- Réduction des cibles pour les travailleurs et étudiants nouvellement admis de 13 % soit 175 000 admissions d’ici 2029 (par rapport à 200 500 en 2024)
Cette réduction suit les énoncés en matière d’immigration temporaire. Malgré une réduction moins importante, le Québec relève du fédéral pour le nombre d’admissions non permanent.
La réduction des cibles d’admissions de nouveaux résidents temporaires en rapport du nombre de titulaires de permis valide au 31 décembre :
| 2023 | 2024 | 2025 estimations | 2026 | 2029 | |
| Total | 178 200 | 200 495 | 175 700 (162 500 – 188 900) | 175 500 | 175 000 |
| Programme des travailleurs étrangers temporaires | 59 490 | 72 405 | 70 500 (65 200 – 75 800) | 69 100 | 65 000 |
| Programme des étudiants étrangers | 118 710 | 128 090 | 105 200 (97 300 – 113 100) | 106 400 | 110 000 |
Prolongation du moratoire sur l’île de Montréal et Laval :
Il n’est toujours pas possible de soumettre une demande d’Étude d’Impact sur le Marché du Travail (EIMT) pour les postes à bas salaire (inférieur à 34,62 $/h) dans les régions de Montréal et de Laval. Le moratoire a été prolongé pour une année supplémentaire, soit jusqu’au 31 décembre 2026.
Immigration permanente
Les cibles d’admission de nouveaux résidents permanents sont réduites à 45 000 admissions par an. À savoir qu’en 2025, on prévoit 60 000 admissions.
Dans les admissions permanentes projetées pour la période 2026-2029, pour l’immigration économique, la part est de 28 800 admissions par an soit 28 275 admissions pour les Travailleurs qualifiés et 500 admissions pour les Gens d’affaires.
Le Programme de l’Expérience Québécoise (PEQ) sera aboli dès le 19 novembre 2025. Ainsi, le Programme de Sélection des Travailleurs Québécois (PSTQ) devient la seule voie vers la résidence permanente au Québec.
Plus sélectif, le PSTQ fonctionne sur une base d’invitations, ce qui suscite un sentiment d’incertitude quant à l’accès à la résidence permanente au Québec.
Par exemple : à profil égal (même âge, niveau d’éducation, nombre d’années d’expérience, etc.), le lieu de résidence (être à Montréal vs en région) influence les chances de recevoir une invitation. Notons tout de même que le programme a été mis en place seulement en juillet 2025, et qu’il est pour l’instant difficile de définir avec certitude qui sont les profils qui ont le plus de chances.
Nouvelle mesure pour le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET)
À partir du 17 décembre 2028, les travailleurs temporaires devront démontrer une connaissance du français oral courant après 3 ans de séjour (continu ou cumulé).
Ces plans s’inscrivent dans la lignée des différentes mesures restrictives en matière d’immigration entrée en vigueur successivement depuis plusieurs mois dans la poursuite des objectifs du gouvernement à privilégier la résidence permanente en région, au francophone et diminuer la présence des temporaires dans la région de Montréal et Laval.
Conclusion
Ces mesures, tant au niveau fédéral que provincial, entraîneront des répercussions sur les démarches d’immigration, en particulier pour les résidents temporaires. En conséquence, ces restrictions exigent une préparation rigoureuse des dossiers, tant pour les employeurs que pour les travailleurs étrangers.
Employeurs, si vous avez des travailleurs étrangers en poste ou si vous envisagez d’en embaucher, nos professionnels sont à votre disposition pour vous accompagner à chaque étape du processus.
Particuliers, que vous soyez déjà au Canada ou souhaitiez vous y installer, notre équipe est à l’écoute pour répondre à vos questions et vous guider selon votre situation.
Le présent article porte sur une actualité récente en matière d’immigration. Sa dernière mise à jour date du 11 novembre 2025.